CONCERT D’OUVERTURE

SACRIFICIO

Oratorios de Carissimi et Rossi

Cappella Mediterranea 

Leonardo Garcia Alarcón, Direction

Choeur de Chambre de Namur

 

Programme:

– Historia di Jephte a 6 voci et organo, Giacomo Carissimi (1605-1678)
Livret (en latin) : extrait de l’Ancien Testament

– Oratorio per la Settimana Santa, Luigi Rossi (v.1597-1653)
Livret (en italien) : Gilulio Cesare Raggioli (v.1601-1678)

 

Eglise Sainte-Croix Carouge
Mercredi 12 mai – 20h

COMPLET

JAUGE DE 50 SPECTATEURS ATTEINTE

 
La Cappella Mediterranea
Fondée en 2005 par son jeune et talentueux chef Leonardo García Alarcón, cet ensemble a rapidement atteint un niveau d’excellence.
Programmé dans les festivals les plus prestigieux, il a notamment contribué à faire connaître à un large public des œuvres du passé totalement inconnues, comme deux chefs-d’œuvre du napolitain Falvetti, ainsi que plusieurs opéras de Cavalli, grand dramaturge du XVIIe siècle italien à Venise.
Cet ensemble a déjà signé plus d’une trentaine de disques, salués par la critique, et continue avec grande maîtrise à explorer le riche répertoire sacré, ainsi que l’opéra.
 
L’Oratorio Rossi-Carissimi
L’oratorio est l’un des genres musicaux les plus florissants de la musique vocale et instrumentale depuis la fin du XVIème siècle, issu de traditions musicales telles que le mistère médiéval, le lauda franciscain et la cantate italienne. Conjointement à l’opéra, il propose une approche dramatique d’un sujet sacré ou profane (avec un argument, des personnages, des solistes, un chœur). L’une des définitions les plus précises de l’oratorio est fournie par Sébastien de Brossard dans son Dictionnaire de musique (1703) :
C’est une espèce d’opéra spirituel, ou un tissu de dialogues, de récits, de duos, de trios, de ritournelles, de grands chœurs, etc., dont le sujet est pris ou de l’Écriture ou de l’histoire de quelque saint ou sainte […] La musique en doit être enrichie de tout ce que l’art a de plus fin et de plus recherché.
L’orchestre relativement restreint (parfois une simple basse continue) s’enrichit et se colore à la fin du XVIIème siècle. En 1600, Cavalieri compose l’opéra sacré La Rappresentazione dell’ anima e del corpo. Suivront entre autres, Jephté de Carissimi, Les Passions et l’Histoire de la Nativité de Schütz, Les Larmes de Saint Pierre et Mors Saülis et Jonathæ de Charpentier, élève de Carissimi lors de son séjour à Rome. Le genre de l’oratorio est très répandu entre 1720 et 1800 conjointement à l’opéra, à Naples (Porpora et Jommelli) puis en Allemagne (Matheson, Telemann, Bach, Haendel). L’Oratorio se diffuse en Europe, du XVIIIème siècle jusqu’à nos jours avec Haydn, Liszt, Debussy, Schönberg, Penderecki et Manoury.
Historia di Jephte a 6 voci et organo
Compositeur : Giacomo Carissimi (1605-1674) Livret (en latin) : extrait de l’Ancien Testament
Le sujet de Jephté est emprunté au Livre des Juges dans l’Ancien Testament. L’œuvre est divisée en deux parties : la réjouissance et la victoire précèdent le drame et les lamentations. Appelé à conduire l’armée d’Israël contre les Ammonites, Jephté promet à Dieu de sacrifier à son retour de la guerre la première personne qui sortira de sa maison s’il rentre victorieux. Revenu avec les honneurs, Jephté voit arriver à sa rencontre sa fille chantant ses louanges, accompagnée d’autres jeunes femmes. Un long dialogue s’engage entre le père et sa fille. Jephté, par un lamento explique à sa fille son vœu. Celle-ci lui demande de pouvoir aller prier dans le désert avant l’exécution de la sentence.
 
Oratorio per la Settimana Santa
Compositeur : Luigi Rossi (v. 1597-1653)
Livret (en italien) : Giulio Cesare Raggioli (v. 1601-1678)
Abrité parmi les manuscrits anonymes de la collection Barberini de la Bibliothèque Apostolique du Vatican, l’Oratorio per la Settimana Santa est un exemple prototypique d’oratorio volgare (« oratorio vulgaire » de langue italienne) du milieu du XVIIème siècle à Rome. Tandis que Jephté est écrit pour six voix et orgue, cet oratorio mentionne deux violons, un continuo, un chœur à trois et cinq voix et des soli. Attribué à Luigi Rossi, cet oratorio romain a été composé pendant son service chez les Barberini avant leur départ de Rome en 1645.
L’œuvre est structurée en deux parties distinctes : Pilate se confronte à une foule en lui demandant vainement que Barabbas soit gracié et délivré. Il cède et dénonce Jésus qui sera condamné et crucifié. La deuxième partie fait entendre La Vierge Marie qui par ses lamentations implore la pitié des cieux et des étoiles tandis que les démons exultent après la mort de Jésus.
Tout comme le chœur final de Jephté, Plorate, filii Israël, cet oratorio de Rossi se clôt par un Madrigale ultimo, lamentation d’une beauté rare tandis que le sacrifice s’accomplit.