Missa de Sancto Donatiano de Jakob Obrecht (XVe s.)

Cappella Pratensis

 

Stratton Bull, Andrew Hallock, Tim Braithwaite – superius

Lior Leibovici, Korneel Van Neste – contratenor

Julian Podger, Peter de Laurentiis – tenor

Grantley McDonald, Marc Busnel – bassus

 

Salle Basse du Palais du Tau
Samedi 28 mai 2022 – 17h

La Renaissance de Donatien de Reims

Plusieurs siècles après sa mort, vers la fin du IVe siècle, saint Donatien, 8e évêque de Reims, connut une fascinante renaissance. En 863, le comte de Flandre Baudouin Ier transféra ses reliques de l’église Saint-Agricol de Reims (renommée ensuite église Saint-Nicaise) à l’église Saint-Donatien de Bruges. Son culte y fleurit et, aujourd’hui encore, il demeure le saint patron de Bruges ainsi que de toute la Province de Flandre-Occidentale.

Ce culte riche et fascinant est attesté par des témoignages artistiques du plus haut niveau, au XVe siècle par les peintures de Jan van Eyck et du Maître de la Légende de sainte Lucie, et par la messe de saint Donatien de Jacob Obrecht, pour le domaine musical.

L’histoire de la Missa de Sancto Donatiano commence par l’expulsion de Bruges – pour des raisons politiques – du riche fourreur Donaas de Moor. Exilé en Zélande au moment de sa mort, en 1483, il lègue une donation pour le chant d’une messe en son nom à l’église de Saint-Jacques de Bruges. Il est aujourd’hui établi que la messe en question est bien la messe de Obrecht.

Dans l’exécution de la Missa de Sancto Donatiano (1487), Cappella Pratensis alterne les mouvements de la messe au plain-chant et des improvisations à l’orgue en respectant le testament de Donaas de Moor et les pratiques liées au culte de Donatien en usage à Bruges.

 

Cappella Pratensis

Fondé en 1987, l’ensemble Cappella Pratensis s’est spécialisé dans la musique de Josquin Desprez  (Josquinus Pratensis) et en général dans la polyphonie des XVe et XVIe siècles.

L’ensemble tend à ressusciter les chefs-d’œuvre du répertoire polyphonique en recréant les conditions musicales qui prévalaient à la Renaissance.

Les chanteurs, réunis autour d’un grand lutrin, utilisent uniquement les fac-similés des sources originales : les grands livres de chœur en notation mesurée.

L’interprétation de Cappella Pratensis repose aussi sur des principes premiers, tels la reconnaissance du chant grégorien en tant que fondement de la polyphonie renaissante, la primauté d’une ligne mélodique flexible et horizontale, le système modal et l’influence de la langue sur l’interprétation et la technique vocale.

Ces principes ne répondent pas seulement à un souci d’authenticité, mais à la volonté de rendre justice à un répertoire qui mérite d’être considéré comme l’un des points culminants de la culture musicale occidentale.