Rencontre avec un Jeune Talent

Œuvres de Le Moyne,
Bartolotti, Hotman & J.-S. Bach

Gabriel Rignol, théorbe

 

Salle Frank Martin

Samedi 31 mai 2025

12h

La première mention du théorbe en France apparaît dans le traité Harmonie Universelle de Marin Mersenne (1627). Pendant toute la première moitié du 17e siècle, l’instrument est décrit comme « le meilleur pour accompagner les voix ». Cependant, il faudra attendre la seconde moitié du 17e siècle pour que les premiers compositeurs commencent à s’intéresser au théorbe en tant qu’instrument soliste.

Les œuvres composées par Hotman, Bartolotti et Le Moyne, principalement retrouvées dans le manuscrit Goess (du nom d’une famille noble de la république néerlandaise passionnée par la musique française), s’inspirent largement des compositeurs de luth du début du 17e siècle. Ces compositions conservent un caractère méditatif et mélancolique, tout en intégrant une touche brillante et pleine de vivacité, notamment dans les mouvements rapides, préfigurant ainsi le second style baroque français soutenu par Louis XIV.

La deuxième partie de ce programme nous transporte en Allemagne, où la présence du théorbe est attestée dans les écrits de Mattheson, bien qu’aucun répertoire pour cet instrument soliste ne nous soit parvenu. Nous devons donc imaginer le répertoire des théorbistes allemands…

En Allemagne, l’art de la transcription est une compétence maîtrisée et appréciée par tous les grands maîtres de musique. Le plus éminent d’entre eux est certainement J.S. Bach, qui, durant sa jeunesse, transcrivait des pièces de son maître J.A. Reinken et des concertos d’Antonio Vivaldi. Plus tard, il retravaillait ses propres œuvres pour différents ensembles (il a par exemple transcrit la 5e suite pour violoncelle pour le luth, ou la fugue de la première partita pour violon pour l’orgue).

Dans cet esprit de transcription, la première suite pour violoncelle – un instrument ayant une tessiture semblable à celle du théorbe – est parfaitement adaptée à cet exercice.

Gabriel Rignol

 

 

Gabriel Rignol

Né le 16 septembre 2001, Gabriel Rignol commence la guitare à l’age de 8 ans au CRR de Perpignan dans la classe de Michel Rubio. C’est avec cet instrument qu’il remporta à 12 ans le premier prix du concours de Lempdes, et à 14 ans le troisième prix du concours Arpoador avant d’obtenir à 15 ans son DEM mention très bien à l’unanimité. Il décida alors de se consacrer au luth avec Béatrice Pornon et fut admis dès ses 16 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon dans la classe de Rolf Lislevand où il obtient son master en 2023.

Il a des enregistrements pour différents labels en tant que continuiste (Alpha Classics, Ricercar, Harmonia Mundi, Aparté …), et en tant que soliste (Deutsche Grammophon, L’encelade, Ricercar). En Août 2021 il remporte le 1er prix du Xe Concours International de Musique Ancienne Maurizio Pratola, lui permettant d’être invité pour des récitals dans de nombreux différents festivals de France et à l’international (Modene, Venise, etc.). En 2021 il fonde l’ensemble La Nébuleuse qui s’efforce à mettre en valeur le répertoire français et italien du XVIIe siècle.

Il est Lauréat boursier de la Fondation d’entreprise Société Générale C’est vous l’avenir pour les années 2021-2022.